Adopter un chien catégorisé : le parcours du combattant

Adopter un chien catégorisé : le parcours du combattant

En France (et partout ailleurs), adopter un chien dit « catégorisé » ou « dangereux » peut s’avérer être plus compliqué qu’il n’y parait.

Si, comme nous, vous aimez ces bêtes au-delà des préjugés et que vous avez envie de sauver un animal du refuge, nous vous recommandons de lire les lignes qui suivent.

 

En France, les chiens dits « catégorisés » sont listés comme suit :

  • Catégorie 1 : « chiens d’attaque »

Chiens de type « pit-bulls »

Chiens de type « mastiff »

Chiens de type « tosa »

En règle générale, les chiens de première catégorie ne sont pas LOF.

 

  • Catégorie 2 : « chiens de garde et de défense »

American Staffordshire Terrier

Rottweiler

Tosa

 

La détention d’un chien de catégorie implique des obligations pour le propriétaire ainsi que des restrictions. Un permis de détention est obligatoire depuis 2010, et est obtenu auprès de la mairie de votre lieu d’habitation, après avoir fourni les justificatifs suivants (liens utiles ici et ici):

  • Attestation d’aptitude

Formation de 7 heures sur le sujet de l’éducation et du comportement canin, dont le but majeur est la prévention des accidents et des comportements à risque. La formation peut uniquement être donnée par un formateur agréé par l’État. Pour obtenir une liste des formateurs, renseignez-vous auprès de la DDPP de votre département ou votre mairie

 

  • Évaluation comportementale

Le chien doit être évalué par un vétérinaire agréé entre 8 mois et 1 an, ou pour un chien ayant mordu. L’évaluation permet au vétérinaire de noter l’agressivité et la dangerosité du chien par une note de 1 (non dangereux) à 4 (dangereux).

  • Niveau 1 – pas de risque particulier – l’évaluation n’est plus à refaire

  • Niveau 2 – risque faible – évaluation à refaire tous les 3 ans

  • Niveau 3 – risque critique – évaluation à refaire tous les 2 ans

  • Niveau 4 – risque élevé – évaluation à refaire chaque année

 

Nous condamnons fortement cette pratique car le but de cette évaluation est de pousser le chien dans ses retranchements pour vérifier si, à terme, il est amené à mordre. Un chien non dangereux ou non catégorisé pourrait très bien être poussé à se défendre et passer à l’acte, pourtant seuls les chiens catégorisés sont testés.

 

  • Identification du chien

Délivrée par l’I-CAD

 

  • Vaccination contre la rage

 

  • Certificat de stérilisation (uniquement obligatoire pour les chiens de 1ère catégorie)

 

  • Attestation d’assurance responsabilité civile du détenteur

    (Option chiens dangereux à rajouter sur votre police d’assurance)

 

  • Être majeur et fournir un casier judiciaire vierge

 

Tous les chiens catégorisés doivent, sans exception :

 

  • Être identifiés
  • Être vaccinés
  • Tenus en laisse par une personne majeure et muselés dans les espaces publics

 

Vous connaissez les obligations et restrictions inhérentes à la détention de ces chiens, vous voulez adopter malgré tout et sauver un chien du refuge, voici nos conseils.

 

La visite au refuge

Attendez-vous à un refus catégorique de la part du personnel soignant du refuge, selon le chien que vous avez en tête et selon votre environnement. Cela nous est arrivé plusieurs fois !
Eux connaissent les antécédents du chien, ils s’en occupent tous les jours.

Au lieu de vous braquer en cas de refus, gardez en tête leurs arguments. Les refuges ont des critères bien strictes pour trouver la bonne famille aux chiens de leur refuge, ils veulent être surs de faire le bon placement, on peut les comprendre ! N’hésitez pas à engager une discussion ouverte et sincère avec le soigneur, tout en gardant votre calme. Par expérience, il vaut mieux discuter longuement et montrer votre détermination à sortir un chien du refuge plutôt que de repartir bredouille.

 

Les étapes à suivre (la patience est de mise !)

Vous avez trouvé le chien qui pourrait vous correspondre, les agents animaliers sont prêts à faire des tests, plusieurs étapes vous attendent :

  • Sortir le chien de son chenil

 

Promenez-le en laisse, muselé, si possible en dehors des prémices du refuge.

 

Étudiez ses réactions et ses interactions avec vous, avec d’autres promeneurs, avec d’autres chiens. Faites attention à ses réactions face aux bruits, aux voitures.

 

Ne vous fiez pas trop à son éducation (ou au manque d’éducation) à ce moment-là. Les chiens de refuge sortent en général une fois par jour, pendant une demi-heure, promenés par des bénévoles qui ne sont pas éducateurs canins.

Ils sont excités, stressés, peuvent tirent et ne voudront pas passer leur demi-heure journalière à l’extérieur à écouter vos ordres.

 

Vous pouvez essayer, à l’aide de friandises, et si vous y avez été autorisé, de tester les ordres de base tels que « assis », « couché » ou « au pied » si le chien s’est assez dépensé.

 

Profitez de la sortie pour vérifier l’état général du chien (peau, lésions, démarche, énergie, etc). Le refuge est tenu de traiter les petits soucis comme les grands.

Cela vous permettra aussi de connaître la réaction du chien lorsqu’il s’agit de le manipuler

  • Vous avez déjà un ou plusieurs chiens à la maison

Il faudra s’assurer que vos animaux s’entendent avant de ramener un chien supplémentaire dans la meute.

La plupart des chiens de refuge sont annoncés comme ayant une mauvaise entente avec les canins, pour plusieurs raisons. Si vous connaissez bien vos chiens, et que vous savez que le problème ne viendra pas d’eux, tentez une rencontre, en laisse dans un premier temps, et analysez les comportements de chacun (indifférence, joueurs, agressivité, etc). Les signaux qui ressortent de la première rencontre vous permettront de savoir si une deuxième visite peut être envisagée ou s’il faut en arrêter là.

Les visites multiples permettent au refuge de s’assurer d’un bon placement, et vous permettent de visualiser la suite, une fois chez vous.

 

  • Vous avez déjà un ou plusieurs chats à la maison

Vous risquez là encore de tomber sur des chiens qui, à premier abord, n’approuvent pas les félins. C’est à vous de prendre les dispositions et précautions nécessaires pour vous assurer que les félins et les canins s’entendent et puissent vivre sous le même toit. Rien n’est impossible, nous l’avons-nous-même vécu.

 

Félicitations, vous avez passé toutes les étapes et arrivez à finaliser votre adoption ! Quelques conseils pour les premiers jours à la maison :

  • Ne lâchez pas votre chien tout de suite
  • Préparez-lui un espace dédié, à l’écart mais pas enfermé
  • Évitez les jouets (si vous avez d’autres chiens à la maison)
  • Votre chien ne doit avoir d’yeux que pour vous, pendant les premiers jours. Vous êtes le nouveau chef de meute, vos ordres comptent et votre présence fait foi
  • Soyez patients, apprenez à vous connaître. Le chien a un passé que vous ne connaissez pas forcément. Apportez-lui la sécurité, la routine, un cadre
  • Intégrez le chien à votre meute ou à vos proches graduellement
  • N’attendez pas pour lui inculquer l’éducation que vous souhaitez mettre en place. Il n’est jamais trop tard pour corriger mais il ne faut pas attendre trop longtemps
  • Passez votre visite sanitaire chez votre vétérinaire (au bout de 90 jours)

Pour plus de conseils pour l’intégration à votre meute, n’hésitez pas à revenir sur notre blog ici.

Si pour vous l’adoption n’est pas encore possible, pensez aux petits gestes qui peuvent aider les refuges et les chiens dans le besoin :

  • Dons de couvertures propres, nourriture ou accessoires.
  • Dons financiers, adhésions et parrainages
  • Bénévolat (promenades, bricolage, soins, etc)
  • Sensibilisez votre entourage

 

2 ans après le décès de notre femelle Amstaff, the Pets Ark a accueilli dans sa meute une petite nouvelle, Raya, adoptée au refuge.

 

 

À la prochaine sur The Pets Ark !  

La famille The Pets Ark 

 

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